Vrai / Faux sur la méthanisation

Dans cet article, nous répondons à des questions fréquentes atour de la méthanisation (les odeurs, le bruit, la pollution de sols, etc.)

Vrai / Faux sur la méthanisation

Une unité de méthanisation émet-elle des odeurs ?

"Le processus de méthanisation étant conduit en milieu fermé et confiné, il n’émet pas d’odeur. Au contraire, il dégrade la matière organique, qui diffuse alors moins de composés malodorants (acides gras, hydrogène sulfuré) que les déchets non méthanisés. Toutefois, le transport, le stockage et l’insertion de la matière organique dans le digesteur sont susceptibles de générer des odeurs similaires à celles senties sur une exploitation agricole. Celles-ci peuvent être réduites par de nombreux moyens (transports bâchés, manutention réalisée à l’intérieur de bâtiments clos, système de désodorisation par traitement biologique, etc.). De plus, le digestat produit par la méthanisation est jusqu’à 98 % moins odorant que la matière brute méthanisée. Épandu dans les champs, il réduit la gêne olfactive occasionnée en se substituant au lisier." (source: GRDF)

Pollution de l'air

"Les installations de méthanisation sont soumises à la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE, rubrique 2781). Trois régimes de classement (déclaration, enregistrement et autorisation) définissent les procédures à suivre pour obtenir un droit d’exploitation ainsi que les mesures à respecter durant l’exploitation. Avant sa mise en service, l’installation classée doit accomplir une procédure plus ou moins complexe en fonction de son régime. Le tonnage et la nature des déchets traités, ainsi que les aspects techniques liés au stockage, à l’élimination des excédents et à la valorisation du biogaz sont pris en compte pour déterminer le classement d’une installation de méthanisation. L’installation doit disposer d’un équipement permettant de détruire le biogaz qui ne pourrait être valorisé. Cette situation se produit par exemple si le moteur de cogénération tombe en panne ou si le producteur ne peut pas injecter le biométhane dans le réseau de gaz, en période de faible consommation. La mise en place d’une torchère peut être utilisée pour brûler le biogaz en excès afin qu’il ne soit pas rejeté dans l’atmosphère (rubrique 2910 C de l’ICPE). Le stockage du bio- gaz (rubrique 1411-2 de l’ICPE) est également soumis à une réglementation (autorisation ou déclaration) selon la quantité susceptible d’être présente dans l’installation. La valorisation agronomique des digestats est également encadrée par une réglementation.

Toute installation doit être conçue dans un objectif d’optimisation du processus de méthanisation et de maîtrise des émissions dans l’environnement. Le rejet direct de biogaz dans l’atmosphère est interdit en fonctionnement normal, par l’arrêté du 10 novembre 2009. Une étude d’impact est réalisée et une autorisation préfectorale encadre les conditions de fonctionnement, la nature des matières autorisées, la capacité journalière en tonnes de matière organique traitée (tonne/ jour) et en volume de biogaz produit (Nm3/jour). L’installation est équipée de multiples capteurs pour assurer son pilotage et garantir la sécurité. Citons notamment les dispositifs de mesure de la pression du biogaz et de la quantité de biogaz produit. Ces dispositifs sont vérifiés au minimum une fois par an par un organisme compétent. En cas de non-valorisation pour des raisons techniques ou contractuelles, le biogaz est éliminé par destruction thermique (torchage).

(source: GRDF)

Pollution du sol et des eaux

"Le digestat est un fertilisant organique riche en azote. Pour éviter tout apport excessif non absorbé par les plantes et qui serait susceptible de se lessiver et de polluer le sol, les agriculteurs construisent un plan d’épandage déterminant précisément les dates et volumes de digestat à apporter, en fonction de la quantité d’azote mesurée dans le digestat et des autres sources de fertilisation."

"Cet apport maîtrisé favorise une fertilisation plus précise que les techniques d’épandage de fumier d’élevage et donc moins polluante. Par ailleurs, pour éviter la volatilisation d’ammoniac NH3 transformé en N2O, gaz à effet de serre, les agriculteurs utilisent des techniques d’enfouissement du digestat avec du matériel adapté. Selon la nature des intrants, les digestats peuvent contenir des éléments traces métalliques (ETM). Les digestats issus de méthaniseurs agricoles en contiennent des quantités négligeables, car les effluents et sous-produits agricoles ou agroalimentaires en sont pratiquement dépourvus. En revanche, les teneurs en ETM des boues issues du traitement des eaux usées peuvent être supérieures, en particulier pour le cuivre et le zinc. Quant au digestat des méthaniseurs d’ordures ménagères urbaines (fraction organique seule), il est aussi susceptible de contenir des ETM et des éléments indésirables (plastiques, verre, etc.). Dans tous les cas, les digestats sont contrôlés spécifiquement et, en cas de défaut, sont envoyés vers les centres d’enfouissement ou les incinérateurs. Ils ne sont donc pas épandus sur les terres agricoles. Enfin, 99 % des germes pathogènes sont détruits par la méthanisation. On a donc un digestat contrôlé, dont l’apport est réfléchi pour éliminer tout risque de pollution des sols."

(source: GRDF)

Les risques de rejet d’ammoniac dans l’air ou de pollution des eaux liés au digestat sont maîtrisés grâce à des règles strictes :
- les fosses de stockage de digestat sont couvertes et ventilées si nécessaire;

- la qualité agronomique et sanitaire du digestat est contrôlée avant l'épandage ;

- l’épandage respecte les distances d’isolement par rapport aux cours d’eau et aux habitations ;

- l’épandage respecte des délais minimum avant le retour du bétail sur les parcelles épandues (prairies) ;
- l’épandage est réalisé avec des techniques qui limitent les émissions d'ammoniac.

Quel trafic est généré par la logistique ?

"Pour une unité de méthanisation plus petite (à la ferme), le trafic n'augmente que d’un camion par jour durant les horaires de travail.

Le transport est toujours optimisé pour réduire les distances, limiter les désagréments pour les riverains et réduire la consommation de carburant. De même, les horaires et les trajets de circulation sont adaptés pour éviter les heures de pointe et les zones les plus fréquentées.

(source ADEME)

Nuisances sonores

Les émissions sonores d’une unité de méthanisation sont minimes.

Lorsque l’installation de méthanisation est équipée d’une unité de cogénération pour produire à la fois de l’électricité et de la chaleur, un moteur tourne en continu. Ce moteur est placé dans un caisson insonorisé qui permet de réduire le bruit à moins de 51 dB (soit le niveau sonore d’une machine à laver) dans un rayon de 50 mètres.

Le matériel de manutention et les engins de chantier utilisés à l’intérieur de l’installation sont également conformes aux limites réglementaires en matière d’émissions sonores, soit moins de 70 dB en journée. Ils sont utilisés pendant les horaires de travail habituels, de 8h à 18h en semaine.

(source ADEME)

Impact patrimoine avoisinant

Méthaniseurs en Seine-et-Marne : zéro effet sur le prix de l’immobilier

Une récente étude indépendante permet de constater que l’implantation de méthaniseurs agricoles en Seine-et-Marne ne produit aucun effet négatif sur le prix des maisons individuelles environnantes. Quatre communes ont ainsi été passées au crible selon des critères qualitatifs et quantitatifs : Chaumes-en-Brie, Chauconin-Neufmontiers, Ussy-sur-Marne et Sourdun.L’implantation de méthaniseurs agricoles en Seine-et-Marne génère-t-elle un impact sur les prix de l’immobilier ? Cette question est légitime. Elle entre en résonance avec les interrogations de certains riverains des futurs sites quant à leur effet possible sur l’immobilier local. Pour le savoir, une étude indépendante, quantitative et qualitative, a été réalisée fin 2020 par Quelia, organisme spécialisé dans la réalisation d’études sociologiques autour des sujets liés à la transition énergétique. Une étude en partenariat avec Segat (cabinet d’ingénierie foncière et de conseil immobilier) et Artelia (cabinet de conseil d’ingénierie et de management de projet).

L’étude quantitative s’appuie sur les bases de données des prix des transactions immobilières sur une période avant et après l’installation de chacune de ces 4 unités de méthanisation agricole : Chaumes-en-Brie, Chauconin-Neufmontiers, Ussy-sur-Marne et Sourdun.

L’analyse porte sur trois critères :

  • les prix de vente effectifs des maisons individuelles ;
  • leurs caractéristiques ;
  • le nombre de transactions.

10 années de données* ont ainsi été analysées sur la période 2010-2020 en incluant l’année de prise de connaissance par le public du projet de méthanisation et celle de mise en service du méthaniseur. Pour chacun des quatre sites concernés, l’étude des transactions a porté sur la commune d’implantation et sur un périmètre de 1 km à 3 km autour du méthaniseur.

* Données issues de la base BIEN.

Prix au m2 : une évolution similaire à ceux des autres communes

Alors, quels enseignements ? L’étude quantitative dresse une comparaison entre trois catégories de prix de transactions au mètre carré :

  • prix des transactions proches d’un méthaniseur ;
  • prix des transactions enregistrées dans le département ;
  • prix moyen des transactions des villes ou villages similaires.

Résultat : aucun impact de l’implantation des méthaniseurs n’est visible sur le prix des transactions. Si l’on prend l’exemple de Chaumes-en-Brie et d’Ussy-sur-Marne, on voit que, dans les deux cas, l’évolution des prix au mètre carré suit celle des communes similaires. Segat conclue donc que « les prix de vente des maisons individuelles sur les communes d’implantation de méthaniseurs augmentent ou se maintiennent de la même manière que le marché immobilier local ».

Des bâtiments bien intégrés dans le paysage rural seine-et-marnais

Reste maintenant le volet qualitatif de l’étude. Pour celui-ci, Quelia a donné la parole à 10 professionnels de l’immobilier opérant des transactions à proximité de l’un des quatre méthaniseurs. À l’unanimité, ces 10 agents immobiliers considèrent que les unités de méthanisation agricoles se démarquent fortement des sites d’autres secteurs d’activité tels que les centrales électriques, les sucreries ou encore les autoroutes, dont la proximité immédiate est un frein pour le marché de l’immobilier. « On n’y fait pas attention, c’est un bâtiment avec des éléments verts, ça passe totalement inaperçu », observe par exemple l’un d’entre eux. Ainsi, l’ensemble des professionnels consultés estiment que ces sites sont identifiés comme intégrés dans le paysage agricole, lequel est d’ailleurs apprécié et recherché par les acquéreurs.

« Personne ne m’a dit “je ne veux pas acheter à cause de cette unité” et, à l’inverse, “je veux vendre à cause de cette nouvelle activité”. » Un agent immobilier a enquêté.

Conclusion : les deux études convergent vers le même résultat et constatent la bonne intégration des unités de méthanisation dans le paysage et l’immobilier locaux. Des enseignements très positifs dans les perspectives de développement des sites de méthanisation en Seine-et-Marne et de croissance de production de gaz vert local pour couvrir 75 % des besoins résidentiels en gaz renouvelable en 2030 dans le département, selon l’objectif fixé par la charte CapMétha77.

(source: BLOG GRDF) https://ensemble-grdfidf.fr/methaniseurs-seine-et-marne-zero-effet-prix-immobilier/"

Sécurité

"Les risques d’incendie ou d’explosion liés au biogaz sont très limités

La production de biogaz est encadrée par une réglementation stricte et nécessite des précautions.

Les niveaux de danger et de risques potentiels d’incendie et d’explosion liés au biogaz sont du même ordre, voire moins élevés, que ceux liés au stockage du gaz naturel et du pétrole. Une unité de méthanisation n’est donc pas plus dangereuse qu’une station essence.

En tant que mélange potentiellement explosif, le biogaz nécessite des précautions mais peu d’accidents relatifs à son stockage sont survenus en France. De 1992 à 2017, 18 cas d’incendie et 15 cas d’explosion ont été recensés en France par le ministère en charge de l’environnement, avec peu de conséquences pour les populations riveraines et pour l’environnement. Les risques concernent surtout le personnel qui travaille sur les sites de méthanisation. Les sites sont dotés de détecteurs de gaz, d’extincteurs, d’une voie d’accès pour les pompiers. Ils sont également équipés d’un dispositif de destruction du biogaz (d’une torchère par exemple)."

(source: ADEME)

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La torchère est mise en fonctionnement pour des raisons de sécurité lorsqu'il faut détruire le biogaz.